ASSURANCE CHôMAGE : ATTAL CONFIRME SON CALENDRIER, LA RéFORME ATTENDUE « D'ICI à L'AUTOMNE »

« Notre objectif s'agissant du travail est clair : travailler tous, gagner plus et travailler mieux », a asséné Gabriel Attal, lors d'un déplacement dans une usine L'Oréal à Rambouillet, accompagné de la ministre du Travail, Catherine Vautrin, ce jeudi.

S'exprimant au lendemain d'un séminaire gouvernemental aux allures de Conseil des ministres consacré au travail, le locataire de Matignon a plaidé pour « continuer à faire évoluer le modèle social pour qu'il accompagne davantage vers l'emploi ». « C'est le sens de la réforme de l'assurance chômage que j'ai annoncée », a-t-il affirmé.

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Au micro du 20 heures de TF1 la veille, Gabriel Attal avait confirmé son intention de mettre en place une nouvelle réforme « globale » de l'assurance chômage. Le Premier ministre a demandé à sa ministre du Travail Catherine Vautrin « de préparer de nouvelles négociations » avec les partenaires sociaux sur l'assurance chômage, « avec un calendrier très clair ».

Je souhaite que cette réforme, et ses nouveaux paramètres puissent entrer en vigueur d'ici à l'automne », a-t-il répété ce jeudi.

« Nous pouvons avoir un modèle efficace, mais moins coûteux »

Parmi les pistes évoquées figure une baisse de la durée d'indemnisation de 18 à 12 mois maximum. Une proposition que les organisations syndicales ont jugé d'emblée « inacceptable ». Autres pistes évoquées : la possibilité de toucher au temps minimal travaillé pour bénéficier du chômage, ou encore d'agir sur le « niveau » de l'indemnisation.

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« On doit toujours chercher à avoir un modèle social tourné vers l'activité, parce que ce qui permet de sortir de la précarité, c'est le travail (...). Je crois que nous pouvons avoir un modèle efficace mais moins coûteux », a-t-il expliqué.

Alors qu'une nouvelle convention d'assurance chômage, négociée à l'automne par les organisations syndicales et patronales, devrait être validée sous peu par le gouvernement, l'idée de remettre immédiatement l'ouvrage sur le métier a fait bondir les oppositions et les syndicats.

Outre la nouvelle réforme de l'assurance chômage, Gabriel Attal a réaffirmé ce jeudi son intention de « désmicardiser » la France, et ainsi de « revoir le système des allègements de cotisations » patronales « pour que les entreprises soient davantage incitées à augmenter les salaires ». Une mission a d'ores et déjà été confiée en ce sens à deux économistes (Antoine Bozio et Etienne Wasmer) qui rendront leurs travaux « au mois de juin ».

L'exécutif en quête d'économies

Ces annonces interviennent alors que le gouvernement est en quête d'économies après le dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023, selon l'Insee. Soit 15,8 milliards d'euros de plus que les prévisions du gouvernement, qui exclut d'augmenter les impôts.

« Plus on aura de Français au travail, moins on aura de problèmes pour équilibrer nos budgets », a estimé Gabriel Attal, rejetant le terme d'« austérité ».

Dix milliards d'euros de coupes ont déjà été actées mi-février sur le budget 2024, mais des économies supplémentaires seront à trouver dès cette année. Et au moins 20 milliards pour 2025. De même, l'exécutif cherche des signaux à envoyer aux agences, qui pourraient dégrader la note de la France, à l'instar de Moody's qui juge « improbable » la trajectoire budgétaire visée par la France.

(Avec AFP)

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