AéRONAUTIQUE ET DéFENSE : UN PARTENAIRE DE CONFIANCE POUR LES PROJETS DE DEMAIN

Quel constat dressez-vous des secteurs de l’aéronautique et de la défense ?

Ils sont en croissance sur l’ensemble de leurs activités. Cette tendance se répercute sur l’activité de NOVAE Services, qui compte 400 salariés. Cent personnes ont été embauchées en 15 mois, et 100 nouveaux talents nous rejoindront dans l’année. Cette croissance ultra rapide s’explique d’abord par les très fortes montées en cadence des principaux industriels.

À titre d’exemple, Airbus produit 60 avions par mois, et devra produire plus de 100 appareils par mois d’ici deux ans. Cette forte demande est due à l’augmentation du trafic aérien post-Covid, et à l’arrivée d’avions moins consommateurs et moins pollueurs, équipés par exemple de nouveaux systèmes de propulsion. Ils aiguisent l’intérêt des compagnies aériennes, à la recherche de moyens pour réaliser des économies et réduire leur empreinte carbone.

Il existe aussi une montée en cadence du côté de la défense, liée au contexte géopolitique mondial : 500 Rafales ont par exemple été vendus par Dassault Aviation. Le carnet de commandes en compte aujourd’hui plus de 200, avec un certain nombre de pays prospects à concrétiser. Parmi les autres augmentations, citons le redémarrage du programme spatial Ariane avec le nouveau lanceur Ariane 6 et le marché de l’hélicoptère en forte reprise lui aussi.

Le rôle de NOVAE Services est d’aider ces acteurs à améliorer leurs performances industrielles, à produire et à exploiter leurs avions et leurs systèmes complexes. Pour assurer ces différentes missions, le recrutement est essentiel. Or, attirer et fidéliser des talents devient de plus en plus complexe.

Pourquoi rencontrez-vous des difficultés de recrutement ?

Notre secteur souffre d’un aéro-bashing, car il est vu comme polluant. Pourtant, nous ne générons que 2,5 % à 3 % d’émissions de gaz à effet de serre au niveau de la planète et respectons les écosystèmes au sol. Nous travaillons aussi pour adopter la neutralité carbone d’ici 2050. Malgré cet engagement, les nouvelles générations peuvent être réticentes.

Or, face à une demande de production en hausse, il y a donc urgence à convaincre les jeunes talents qu’il s’agit d’une filière d’avenir : ils peuvent venir concourir à décarboner cette industrie (notamment via des solutions hydrogène ou d’électrification). À ce sujet, NOVAE Services possède deux centres de formation de techniciens et de mécaniciens sur toutes les techniques de l’aéronautique (notamment pour le métier de mécanicien avion et hélicoptère) Nous formons également des ajusteurs monteurs sur le site de nos clients. Cependant, attirer les talents n’est pas notre unique défi en termes de recrutement. Il faut aussi savoir les garder, à une époque où ils deviennent de plus en plus volatiles.

Pouvez-vous nous détailler l’activité de NOVAE Services au quotidien ?

Notre activité est multiple. Côté aviation civile et militaire, nous intervenons dans la fabrication de systèmes d’avion, et principalement d’aérostructures (Airbus, Airbus Hélicoptère, DASSAULT AVIATION (Falcon, Rafale), DAHER (TBM)…). Il est question d’ingénierie de conception et de fabrication, à savoir les activités de Bureaux d’Études, d’industrialisation et de préparation des process industriels pour fabriquer le produit. Nos équipes oeuvrent depuis le site de nos clients, et peuvent travailler sur toute la chaîne de valeur industrielle (conception, méthodes, production, qualité/contrôle, supply-chain…).

Notre savoir-faire concerne aussi la maintenance d’aérostructures et d’avions (par exemple, directement au sein des aéroports). Dès que l’avion a atterri, nos équipes s’assurent que tout est bien conforme sur l’appareil avant de signer les autorisations de remise en vol. Mais nous assurons également des opérations de maintenance et de retrofit plus lourdes sur les sites de maintenance et d’essais de nos clients ou des utilisateurs finaux d’aéronefs. Nous parlons alors de capacités MRO et de MCO (Maintenance, Repair, Overhaul, et Maintien en Conditions opérationnelles d’avion et de système d’avion).

Un autre volet de NOVAE Services concerne sa croissance externe. Entre 2018 et 2022, j’ai réalisé plusieurs acquisitions de sociétés pour proposer une large offre de formation (présentielle et digitale). Deux grands centres de formation forment ainsi des mécaniciens pour réaliser des opérations de maintenance sur avion et hélicoptère. NOVAE Services possède ses propres centres de Training, dont deux, situés à Toulouse et Bayonne, spécialisés dans les hélicoptères et leurs moteurs. NOVAE Services propose également une offre de solution de formation digitale favorisant le e-learning.

Toujours pour l’aéronautique et la Défense, nous sommes capables d’intervenir à l’étranger, en soutien d’avions civils ou militaires mais aussi de systèmes de Défense terrestre. Nos équipes peuvent se déplacer dans de nombreux pays pour former des forces armées ou des clients privés. Cette pluridisciplinarité apporte une valeur ajoutée à nos clients. Enfin, notre diversification du côté de l’automobile et de l’énergie nous permet de proposer un soutien en exploitation de flottes automobiles et un volet de formation, comme sur les moteurs électriques.

Pour conclure, quels sont les principaux enjeux à venir pour votre secteur ?

La décarbonation est un enjeu majeur de notre secteur. Elle réinvente la conception des avions, avec de nouvelles solutions : l’électrique, l’hydrogène, l’hybridation hydrogène, électro-hydrogène, le biocarburant… Ces changements de technologie supposent des modifications structurelles sur les appareils, et donc, une nouvelle manière d’appréhender notre travail d’ingénierie et de maintenance. D’où l’intérêt d’anticiper ces changements, pour proposer à nos clients (Airbus, DASSAULT AVIATION, Thalès, Safran, EDF, Total, Volkswagen, etc.) les équipes les mieux formées.

Il existe aussi un besoin d’investissements massifs dans les nouvelles technologies décarbonnées. L’État français va y consacrer une enveloppe annuelle de 300 millions d’euros sur la période 2024 à 2030, mais un partenariat entre le public et le privé plus important est nécessaire pour garantir une souveraineté française et européenne sur ces technologies d’avenir et atteindre nos objectifs à temps.

En conclusion, ajoutons que nous travaillons dans une industrie internationale. Nous devons être capables d’être agiles et d’envoyer au pied levé des équipes de 5, 10 ou 15 personnes à l’étranger pour travailler sur des problématiques industrielles ou de maintenance de nos clients. NOVAE Services dispose d’ailleurs de filiales à l’étranger (au Maroc, au Moyen-Orient, en Inde et à Singapour) pour être présente là où sont les besoins.

Cette dimension appelle donc une coopération internationale, tant dans les programmes civils que militaires, ou même pour le programme Ariane. Cette industrie globale nous pousse à travailler avec des PME et des tiers industriels de pays différents, dans le respect des pratiques, des cultures et des expertises de chacun. Cette ouverture à l’international est déterminante pour les projets de demain.

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Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFM BUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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