CHARBON: POUR SES EMPLOYéS, LA CENTRALE EMILE HUCHET EST "EN PéRIL"

Quelques dizaines de salariés de la centrale à charbon Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle) ont mené une action devant la préfecture de la Moselle vendredi, pour réclamer au gouvernement la tenue des engagements d'Emmanuel Macron sur la conversion de la centrale à la biomasse d'ici 2027. "Le message à faire passer, c'est : Cessez de nous tourner le dos, prenez-nous en considération", explique Thomas About, délégué syndical CFDT pour GazelEnergie à la centrale Emile Huchet. Une vingtaine de salariés ainsi que des sous-traitants ont déposé des pellets de bois, combustibles utilisés en substitution du charbon pour préparer la conversion du site à la biomasse, devant la préfecture de la Moselle.

"Le président de la République s'est engagé à mener une réflexion sur nos centrales, notamment la fin du charbon en 2027 puis une conversion à la biomasse, ne balayez pas tout d'un revers de main", a encore appelé Thomas About.

"On est lâchés par le gouvernement", a renchéri David George, cadre technique d'exploitation, entré à la centrale en 1998. Pour lui, le site "est en péril, c'est confirmé par Bercy", avec "des problèmes d'ordre politique, alors que la promesse d'Emmanuel Macron devrait primer sur toute dissonance cognitive des différents politiques. On doit aller en 2027, on doit convertir notre outil". Au total, avec les sous-traitants, la fermeture de la centrale, sans conversion à la biomasse, menacerait 500 emplois "dans un bassin déjà sinistré" en Moselle-Est.

Blocage du projet d'implantation d'une usine de production d'hydrogène renouvelable

Emmanuel Macron avait annoncé en septembre que la France sortirait du charbon "d'ici à 2027", en convertissant les deux dernières centrales du pays, celle de Saint-Avold et celle de Cordemais (Loire-Atlantique) à l'énergie renouvelable. Sollicité, le cabinet du ministre de l'Industrie Roland Lescure a indiqué que la sortie du charbon "n'était pas une option, mais "un impératif qui serait effectif en France d'ici 2027" et que "le ministre travaillait actuellement aux conditions de mise en oeuvre de cet engagement avec l'ensemble des parties prenantes". Les enjeux sont "à la fois techniques, économiques et sociaux", selon le ministère, qui précise que "l'objectif est et restera de bâtir un chemin pour une transition écologique et juste de ces exploitations charbonnées", ajoutant : "les travaux continuent".

Outre le charbon, le projet d'implantation d'une usine de production d'hydrogène renouvelable et bas carbone sur le même site "bloque à Bercy parce qu'il est trop européen", selon Thomas About. Dans un premier temps, l'hydrogène produit à Saint-Avold devrait alimenter l'aciériste allemand Saarstahl Hoolding Saar (SHS), situé à quelques dizaines de kilomètres, de l'autre côté de la frontière. La tête de liste RN aux élections européennes, Jordan Bardella, ira mardi à la rencontre des salariés du site à Saint-Avold.

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