DéRAPAGE DU DéFICIT : LE GOUVERNEUR DE LA BANQUE DE FRANCE APPELLE LE GOUVERNEMENT ATTAL à S’OCCUPER « ENFIN SéRIEUSEMENT » DES DéPENSES PUBLIQUES

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a estimé jeudi 28 mars que le dérapage du déficit en 2023 imposait de s’occuper « enfin sérieusement des dépenses » publiques, après « quinze ans sans que les gouvernements tiennent […] leurs engagements ».

« Voilà quinze ans que notre pays et ses gouvernements successifs ne tiennent pas leurs engagements pluriannuels de redressement » des comptes publics, a regretté le gouverneur lors d’un discours à l’université Paris-Dauphine, dont l’Agence France-Presse a consulté une copie.

La dégradation du déficit en 2023, qui a atteint 5,5 % du PIB au lieu des 4,9 % initialement prévus par le gouvernement, « ne signifie bien sûr pas la faillite de la France », a-t-il cherché à rassurer, mais elle appelle à un « impératif ».

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Il faut s’occuper « enfin sérieusement des dépenses » publiques, a martelé François Villeroy de Galhau. Et ce, « avant de prendre des décisions éventuellement nécessaires sur les impôts », a-t-il estimé, en référence aux récentes propositions visant à taxer les « superprofits » des entreprises ou à procéder à des hausses d’impôts ciblées.

« Un effort de priorisation et d’efficacité »

Malgré le dérapage de 2023, le gouvernement a maintenu son objectif de ramener le déficit public en dessous de 3 % du PIB en 2027, comme promis à ses partenaires européens. Pour y parvenir, il compte réaliser un nouveau tour de vis budgétaire.

Dix milliards d’euros d’économies ont déjà été actés pour 2024, et 20 milliards de coupes sont annoncées pour 2025. Mais des « économies supplémentaires » seront nécessaires, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances.

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« Il est plus que temps, non pas de décréter l’austérité et la baisse générale des dépenses, mais d’arriver à cette stabilisation générale en volume », a détaillé François Villeroy de Galhau. « Cela suppose un effort de priorisation et d’efficacité, juste et partagé par tous : Etat, mais aussi collectivités locales et prestations sociales. »

Les parlementaires de la majorité et de l’opposition étaient invités jeudi au ministère de l’Economie et des Finances pour proposer des pistes d’économies. Une seconde réunion à Bercy est annoncée pour le 9 avril, afin cette fois de chercher avec les associations d’élus locaux des pistes d’économies au sein des collectivités territoriales.

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