"LE MBAPPé DE L'AUTOMOBILE": LA RéMUNéRATION DE CARLOS TAVARES "NE CHOQUE PAS" MICHEL-EDOUARD LECLERC

Michelin relance le débat sur les salaires. Le groupe de pneumatiques a vanté mercredi la mise en place d'un salaire "décent" pour ses 132.000 salariés dans le monde. "Je ne pense pas qu'on puisse généraliser" une telle mesure à toutes les entreprises, car Michelin "ne parle que de salaires" mais pas "de dividendes" ou "du reste", a réagi ce jeudi le patron des centres E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, sur Franceinfo. "Je pense qu'il y a beaucoup d'effets de présentation", a-t-il estimé.

Reconnaissant qu'il est possible de "faire mieux" sur les salaires, il a néanmoins affirmé qu'il ne fallait "pas être faux cul" sur le sujet, "parce qu'il y a pas mal de gens qui ne mettent pas les mêmes choses dans les mots et qui ont des effets d'affichage qui ne correspondent pas à la vraie justice sociale".

Les déclarations du groupe Michelin ont résonné avec la récente controverse autour de la rémunération du patron de Stellantis, Carlos Tavares, qui pourra atteindre un maximum de 36,5 millions d'euros pour l'année 2023. "Celui qui achète une Peugeot aujourd'hui et qui a du mal à finir ses fins de mois pour acheter sa Peugeot, il regarde ça avec une certaine irritation", a estimé Michel-Édouard Leclerc, ajoutant toutefois ne pas vouloir "s'immiscer" dans la vie des autres entreprises.

"Redistribuer" les richesses

"C'est vrai que [cette rémunération] est gigantesque", mais Carlos Tavares "est un génie", a nuancé le patron des centres E.Lerclerc. "C'est le Mbappé de l'automobile", un "stratège" et "un opérationnel très fort" qui n'a "pas peur" du constructeur américain Tesla, et "si ça ne choque pas qu'un footballeur ait deux fois plus, ça ne me choque pas qu'un génie de l'automobile gagne ça", a affirmé Michel-Édouard Leclerc, appelant à plutôt porter le débat sur la fiscalité.

"Le but de la fiscalité est de redistribuer" les richesses, a-t-il poursuivi, pour aider ceux "qui n'ont pas la capacité de gagner autant", dans un pays "où il n'y a plus d'ascenseur social".

Concernant sa propre rémunération, Michel-Édouard Leclerc a rappelé qu'il n'était plus salarié de E.Leclerc, et qu'il touche surtout "des dividendes" de ses entreprises personnelles, car les "centres E.Leclerc ne m'appartiennent pas". "Sur cinq ans, en moyenne, j'ai payé 39.000 euros d'IFI et 270.000 euros d'impôts sur le revenu", a-t-il décliné, et "je gagne quelques centaines de milliers d'euros par an, ce qui est beaucoup par rapport au commun des mortels".

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