TRAVAIL : AU PREMIER TRIMESTRE, L'EMPLOI SALARIé PRIVé A PROGRESSé EN FRANCE

Du mieux sur le front des embauches en France. L'emploi salarié privé y a progressé de 0,2% au premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, avec 50.500 créations nettes d'emplois. Il excède son niveau d'un an auparavant de 0,5% (soit +101.100 emplois) et celui d'avant la crise sanitaire (fin 2019) de 6,2% (soit +1,2 million d'emplois), indique l'Insee dans un communiqué.

Ces résultats provisoires sont un peu meilleurs que ce qu'anticipait l'Insee dans sa note de conjoncture de mars : l'Institut avait prévu que l'emploi progresserait d'environ 20.000 par trimestre (+0,1 %) au premier semestre 2024. Au trimestre précédent, l'emploi salarié privé avait reculé de 0,1% (-12.600 emplois).

L'emploi privé poursuit sa chute dans la construction

Dans le détail, au premier trimestre, l'emploi intérimaire baisse moins fortement qu'au trimestre précédent: -0,2% après -1,7% (soit -1.400 emplois après -13.000 emplois). Il se situe ainsi à 2,7% sous son niveau d'avant la crise sanitaire (soit -21.200 emplois). Hors intérim, l'emploi privé augmente partout sauf dans la construction.

Dans l'industrie, il progresse de +0,2% (+6.400 emplois). Après avoir rattrapé son niveau d'avant-crise au quatrième trimestre 2021, il le dépasse désormais de 2,9% (soit 90.900 emplois nets créés depuis fin 2019).

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Dans la construction, l'emploi salarié privé baisse de nouveau au premier trimestre : -0,5% après -0,2%. Il reste encore largement au-dessus de son niveau de fin 2019 (+6,7%, soit +99.300 emplois).

Dans le tertiaire marchand hors intérim, l'emploi salarié privé rebondit : +0,4% après -0,1% (soit +48.100 emplois après -16.100 emplois). Il excède largement son niveau d'avant-crise (+7,8% par rapport à fin 2019 soit +906.600 emplois). Enfin, l'emploi dans le tertiaire non marchand augmente de nouveau au premier trimestre 2024 : +0,2% (+6.400 emplois) et dépasse son niveau de fin 2019 de 5,4% (+140.600 emplois).

L'exécutif vise le plein emploi en 2027

L'exécutif surveille de près le marché de l'emploi, au vu de l'objectif du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, d'atteindre le plein emploi (soit un taux de chômage autour de 5% en 2027 contre 7,5% actuellement).

Ce taux s'est stabilisé sur les trois premiers mois de l'année en France, après deux trimestres de hausse, alors que les intentions d'embauche pour 2024 se maintiennent à un très haut niveau malgré un léger fléchissement par rapport aux années précédentes. Parmi les métiers les plus recherchés par les employeurs figurent, sans surprise, les métiers de l'hôtellerie-restauration (serveurs, cuisiniers...), les métiers de l'agriculture ou encore ceux de l'aide à la personne et du soin.

Un point d'inquiétude : si parmi les inscriptions au chômage au premier trimestre, les 8.900 licenciements économiques ne représentent qu'une toute petite part (1,7% du total), ces derniers ont augmenté de 15,6% sur le trimestre et de 27,1% sur un an.

Autre point noir : la part des chômeurs de longue durée, sans activité ou en activité réduite (catégories A,B et C) inscrits depuis plus d'un an à France Travail (ex-Pôle emploi) est en légère hausse, de 0,2 point de pourcentage, à 43,9%. Par ailleurs, le chômage des jeunes de moins de 25 ans a continué d'augmenter en France métropolitaine, même si la hausse est moins rapide qu'au quatrième trimestre 2023. Il progresse de 0,5% sur le trimestre et de 5,3% sur un an. En revanche, celui des 50 ans et plus a baissé de 0,5% sur le trimestre, et de 1,8% sur un an.

Une nouvelle réforme de l'assurance chômage

Pour faire baisser le taux de chômage, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé une réforme de l'assurance chômage afin de rendre le système d'indemnisation plus incitatif à la reprise d'emploi. Le chef du gouvernement a énuméré mi-avril trois leviers pour faire évoluer l'assurance chômage : la durée d'indemnisation, la condition d'affiliation - à savoir « combien de temps il faut avoir travaillé pour toucher l'assurance chômage » soit six mois actuellement au cours des 24 derniers mois - et le niveau d'indemnisation.

Tout en soulignant que « les trois possibilités étaient ouvertes », le Premier ministre avait dit sa préférence pour un durcissement de la condition d'affiliation. Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé en janvier un « acte II de la réforme du marché du travail » qui est prévu pour l'automne.

(Avec AFP)

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