ASSURANCE CHôMAGE : GABRIEL ATTAL VEUT ENCORE DURCIR LES RèGLES D’INDEMNISATION

Le Premier ministre a confirmé sa volonté de lancer une nouvelle réforme de l’assurance chômage dès cette année. Il s’agirait de la troisième menée sous la présidence d’Emmanuel Macron. Voici les pistes déjà privilégiées par le gouvernement.

Jamais deux sans trois. Après celles de 2019 (qui a notamment mis en place un nouveau mode de calcul des allocations chômage) et du 1er février 2023 (qui a réduit la durée d’indemnisation maximale), il y aura une nouvelle réforme de l’assurance chômage «cette année», a annoncé le Premier ministre, Gabriel Attal, lors du JT de 20 heures de TF1, ce mercredi 27 mars. Pas vraiment de surprise ici, le chef du gouvernement ayant déjà fait part de sa volonté de «rouvrir le chantier» de l’assurance chômage en début d’année.

Le locataire de Matignon va demander à Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, de «préparer de nouvelles négociations» avec les partenaires sociaux pour parvenir à une «vraie réforme, plus globale». L’idée étant d’adopter cette nouvelle réforme à l’été, pour viser une entrée en vigueur «à l’automne».

Vers une nouvelle baisse de la durée d’indemnisation chômage maximale

Dans le détail, «trois grandes familles de paramètres» pourraient être révisées. D’abord, la durée d’indemnisation, de 18 mois au maximum aujourd’hui (contre 24 mois avant la réforme du 1er février 2023), pourrait être réduite «de plusieurs mois», sans aller «en dessous de 12 mois» toutefois, a dévoilé Gabriel Attal. Autrement dit, la durée d’indemnisation chômage maximale pourrait une nouvelle fois être diminuée de 6 mois.

Ensuite, les conditions d’ouverture d’un nouveau droit au chômage pourraient aussi être durcies. Aujourd’hui, il faut avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois pour toucher le chômage. Dans le cadre d’une nouvelle réforme, il pourrait donc être demandé de «travailler davantage» (plus de 6 mois) pour ouvrir un nouveau droit ou bien d’apprécier l’exigence des 6 mois de travail «sur une durée moins longue» (inférieure à 24 mois), a détaillé le Premier ministre. Dernier paramètre sur la balance, enfin : le montant de l’allocation chômage. Mais le chef du gouvernement n’est pas favorable à l’idée de toucher à ce dernier indicateur. Comprendre : les deux premières pistes (réduire la durée d’indemnisation et durcir les conditions d’ouverture d’un droit) ont sa préférence.

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Tensions en vue avec les organisations syndicales et patronales

Cette annonce risque d’allier contre elle l’ensemble des organisations syndicales et patronales. «Cela serait dommage, à une encablure d’un accord (sur l’emploi des seniors, NDLR) que des propos malheureux (de Gabriel Attal, NDLR) viennent mettre du cirque», a prévenu Eric Chevée, de la CPME, mardi 26 mars à l’issue de l’avant-dernière séance de négociation des partenaires sociaux sur l’emploi des seniors et les parcours professionnels. Les organisations représentatives des salariés et des employeurs du privé sont, en effet, actuellement en train d’essayer de trouver un accord pour maintenir plus longtemps dans l’emploi les seniors et favoriser les reconversions.

Un compromis auquel était jusqu’ici conditionnée la validation par le gouvernement d’un précédent accord trouvé par la majorité des partenaires sociaux, en novembre 2023, sur… une nouvelle convention d’assurance chômage pour les années 2024 à 2027. Si les syndicats et le patronat parviennent à s’entendre sur l’emploi des seniors et les parcours de carrière le 8 avril prochain (date de la dernière séance de négociation prévue), et si l’exécutif valide leurs propositions, leur accord sur l’assurance chômage pourra donc lui aussi être appliqué… mais pour une très courte durée, le temps que le gouvernement mène à bien sa nouvelle réforme dès règles d’indemnisation.

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