CONSO : LE BUSINESS LUCRATIF DERRIèRE LES AVIS SUR INTERNET

Sur les plateformes de e-commerce, les faux avis se multiplient pour apporter de la visibilité à certains produits. Quitte à mettre en avant des objets à la qualité douteuse.

C’est devenu un vrai business. À l’image des avis - positifs ou négatifs - laissés pour les hôtels, ceux sur les produits vendus sur les plateformes de e-commerce sont de plus en plus décriés. Pourquoi ? Parce que, dans certains cas, ce sont des faux. Les marques le savent, lorsqu’un consommateur veut acheter un produit en ligne, il se réfère aux avis laissés par d’autres acheteurs. Un gage de confiance ? Pas vraiment, à en croire cette mère de famille interrogée par France 2. Depuis plusieurs années, elle achète sur Amazon, mais depuis quatre ans, elle avoue publier de bons avis sur des produits qu’elle achète.

Pourquoi ? Parce que non seulement elle se les fait rembourser, mais en plus elle peut les garder. Pour cela, elle a été contactée sur les réseaux sociaux par un intermédiaire : «La personne se charge de vous rembourser le produit que vous avez acheté contre un avis 5 étoiles», n’hésite-t-elle pas à confesser, de façon anonyme. Petit ventilateur, montres connectées, tondeuse à cheveux… Elle a déjà collecté des dizaines d’objets gratuitement chez elle, dont elle ne sait que faire, d’ailleurs.

À lire aussi
Un internaute condamné à payer 1.800 euros à cause d’un avis sur Google

Une concurrence déloyale

Si elle y trouve un intérêt pécuniaire, les marques en profitent aussi, car la multiplication des avis positifs offre plus de visibilité : «Il faut savoir que, sur Amazon, des montres connectées, vous en avez des milliers. À qui vous voulez acheter, demain ? Vous allez regarder les avis. Un avis… ça vaut de l’or», confirme-t-elle. Les journalistes de France 2 ont mené l’enquête. Ils ont acheté une montre intelligente capable de donner le rythme du cœur ou le taux d’oxygène dans le sang. Cette montre cumule des dizaines d’avis dithyrambiques, et est vendue 20 euros. Mais elle échappe à toutes les normes !

Interrogé par nos confrères, le chef de produit de l’entreprise française Withings, spécialiste des montres et des balances connectées, fait un constat implacable. «Il n’y a aucune information sur le guide utilisateur ou dans l’application qui montre comment elle a été validée. Il n’y a même pas de marquage CE, ce qui est obligatoire», dénonce Étienne Trégaro. De la concurrence déloyale pour cette société française qui vend de son côté des montres à 250 euros. Interrogé, Amazon dit tout faire pour lutter contre les faux avis sur son site. 200 millions de faux profils ont été supprimés et 160 personnes ont été poursuivies en justice, dont deux Français.

2024-05-07T10:05:26Z dg43tfdfdgfd