GABRIEL ATTAL ANNONCE UNE NOUVELLE RéFORME DE L’ASSURANCE CHôMAGE

Le Premier ministre le laissait entendre depuis plusieurs mois. C'est désormais acté. « Il y aura une réforme de l'assurance chômage cette année », a annoncé Gabriel Attal, au 20H de TF1 ce mercredi soir. Cette réforme sera finalisée cet été pour une mise en route à l'automne, a-t-il ajouté.

Gabriel Attal n'a pas précisé la forme que prendra ce nouveau serrage de vis, une nouvelle discussion entre les partenaires sociaux devra en dessiner les contours. Une réduction de la durée d'indemnisation, actuellement de 18 mois, est à l'étude, a-t-il annoncé. « Mais je ne pense pas que nous irons en dessous de 12 mois », a ajouté le Premier ministre. La durée minimale de travail ouvrant des droits aux allocations-chômage, pour le moment fixée à six mois, pourra aussi être rallongée. Enfin, une baisse du montant des indemnisations n'est pas exclue, a indiqué le Premier ministre qui a toutefois précisé que cette option n'avait pas « sa préférence ».

Gabriel Attal a réaffirmé sa volonté de parvenir à « un modèle social qui incite davantage à l'activité ». Mais en durcissant les règles, le Premier ministre entend aussi faire des économies. Après le dérapage du déficit public qui atteint 5,5 % du PIB en 2023 ? 0,6 % de plus que les prévisions du gouvernement ?, l'exécutif cherche de tous les côtés comment couper dans les dépenses. Le social est dans le viseur du gouvernement.

« L'État veut prendre nos excédents »

L'Unédic, l'organisme paritaire chargé de la gestion de l'assurance chômage, est excédentaire à hauteur d'1,6 milliard mais aussi endetté de 59 milliards d'euros pour l'année 2023. En durcissant les règles, « l'État veut prendre nos excédents et les utiliser pour faire autre chose », craint Michel Picon, président de l'organisation patronale U2P. Même inquiétude du côté des syndicats. « Le but, non assumé par le gouvernement, est bien sûr de faire des économies [?], pas de créer de l'emploi », écrivent-ils dans une tribune commune à la CGT, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC et FO, publiée en mars dans Le Monde.

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« L'impact positif des réductions successives de droits à l'assurance chômage sur le marché de l'emploi n'est pas prouvé », estiment-ils par ailleurs. Une position partagée par Michel Picon, représentant des petites entreprises : « on peut diminuer la durée d'indemnisation mais la majorité des chômeurs ne vont déjà pas au bout de leurs droits. Il faut tuer cette chimère du chômeur qui profite impunément de ses indemnités. Cela existe mais c'est marginal », plaide-t-il.

Il s'agira de la troisième réforme depuis le début de la présidence d'Emmanuel Macron. Celle de 2019, mise à exécution en 2021 en raison du Covid, a notamment fait passer de quatre à six mois la durée de travail minimum ouvrant des droits aux allocations-chômage. La réforme de 2022 a introduit la réduction de 25 % de la durée des cotisations en cas de chômage inférieur à 9 %.

Les partenaires sociaux s'inquiètent d'une possible reprise en main par l'État de l'assurance chômage, actuellement gérée par les syndicats et le patronat via l'Unédic. Une velléité que Bruno Le Maire a confirmée dans une interview au Monde : « pour ma part, je considère que l'État devrait reprendre la main sur l'assurance chômage de manière définitive ». Invité ce soir au 20h de TF1, Gabriel Attal a semble-t-il souhaité rassurer les partenaires sociaux sur cette possibilité : « je suis très attaché au dialogue social », a-t-il répété à plusieurs reprises.

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