LE GéANT AMéRICAIN DU COWORKING WEWORK VA FERMER PRèS DE LA MOITIé DE SES SITES EN FRANCE

Coup de rabot en France pour le spécialiste américain des bureaux partagés. Le groupe WeWork va fermer huit de ses vingt sites dans l'Hexagone, a annoncé ce vendredi le cabinet d'avocats August Debouzy. Le conseil en affaires est partie prenante des négociations avec ses créanciers.

Pour mémoire, en grande difficulté financière depuis plusieurs années, le géant américain du coworking, qui dit gérer environ 1,8 million de m2 de bureaux dans plus de vingt pays, a entamé un processus de restructuration au niveau mondial, auquel la France, son troisième marché derrière les États-Unis et le Royaume-Uni, n'a pas échappé. Et pour cause, après avoir affiché, durant des années, une croissance insolente, le groupe WeWork a vu son modèle bousculé par la pandémie de Covid, qui a consacré l'émergence du télétravail. Cet épisode s'est ajouté aux craintes des investisseurs, qui s'inquiétaient déjà auparavant du manque de rentabilité de la startup ainsi que des errements du patron et cofondateur, Adam Neumann, débarqué en 2019.

«  Fermer les sites non rentables »

Néanmoins, « tous les emplois ont été sauvegardés », a insisté auprès de l'AFP Me Guillaume Aubatier, associé au sein du cabinet d'avocats d'affaires, suite à l'annonce de la fermeture de plusieurs sites ce vendredi. Seul site français du groupe situé hors de Paris, le site de La Défense, a déjà fermé ses portes fin 2023. Les sites historiques de WeWork, comme celui des Champs-Élysées ou celui de la rue La Fayette, dans le IXe arrondissement, restent ouverts, a-t-il également précisé.

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« L'idée, c'est de fermer les sites non rentables et de permettre d'augmenter la profitabilité de ceux qui sont rentables grâce à un double effet : une baisse des coûts de structure et l'augmentation du taux d'occupation des sites qui vont rester ouverts », a aussi expliqué l'avocat d'affaires. Et d'ajouter : « Certains sites étaient très proches les uns des autres et se cannibalisaient un petit peu entre eux. »

Et « Contrairement aux rumeurs, WeWork ne ferme pas en France », a aussi insisté Guillaume Aubatier. « Bien au contraire, l'idée c'est justement de restabiliser le business et certainement d'ici 18 à 24 mois de réétendre le périmètre en France ».

Mardi dernier déjà, l'entreprise avait annoncé être parvenue à renégocier des dizaines de baux commerciaux et avoir mis fin à d'autres, une étape considérée comme un tournant vers la pérennisation de l'entreprise. Entre les renégociations et les sorties de baux, WeWork a ainsi affirmé avoir réduit de plus de 40% ses engagements de loyers futurs, ce qui représente une économie de plus de 8 milliards de dollars, selon un communiqué.

Début septembre 2023, la société avait, en effet, indiqué avoir entamé des discussions en vue de modifier les conditions de « quasiment tous » ses baux, reconnaissant qu'il existait « un doute substantiel sur (sa) capacité (...) à poursuivre ses activités ». Mais cela n'avait pas permis à WeWork d'éviter le dépôt de bilan, début novembre.

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Devenir enfin rentable

« Grâce à cette réduction majeure des dépenses de loyers à venir et à une amélioration de son efficacité opérationnelle, WeWork est positionné pour parvenir à des performances financières solides et durables », s'est récemment félicitée l'entreprise.

Par ailleurs, dans le cadre de sa restructuration, WeWork dit être parvenu à alléger sa dette de plus de 3 milliards de dollars, après validation d'un plan de restructuration par la majorité de ses créanciers obligataires « Nous restons déterminés à en finir avec cette restructuration au plus tard ce trimestre », a ajouté le dirigeant, qui a précisé qu'au terme de ce processus, WeWork serait « peu ou pas endetté ».

(Avec AFP)

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