UBS : APRèS DES AJUSTEMENTS SUR CREDIT SUISSE, LE GROUPE REVOIT SON BéNéFICE à LA BAISSE

UBS revoit légèrement son bénéfice à la baisse pour 2023. Son résultat net est rectifié à 27,8 milliards de dollars (25,6 milliards d'euros), contre 29 milliards de dollars (26,8 milliards d'euros) annoncés début février, précise la banque dans son rapport annuel publié ce jeudi.

Cette rectification fait suite à des ajustements sur la valeur estimée de Credit Suisse, racheté l'an passé. « Nous avons affiné nos estimations sur la juste valeur à la date d'acquisition », indique UBS dans le communiqué accompagnant son rapport annuel pour cet exercice exceptionnel. La banque a donc procédé à un ajustement de 1,2 milliard de dollars.

Le directeur général a perçu 14,4 millions de francs suisses

Le groupe a par ailleurs détaillé la rémunération de ses dirigeants, Sergio Ermotti, son directeur général ayant perçu près de 14,4 millions de francs suisses (14,6 millions d'euros) depuis son retour aux commandes début avril 2023 en incluant sa rémunération fixe et bonus. Colm Kelleher, son président, a pour sa part touché 4,7 millions de francs en 2023, contre près de 4,8 millions de francs un an plus tôt, détaille le rapport annuel.

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Sergio Ermotti « s'est engagé à rester au moins jusqu'à l'achèvement du processus d'intégration, sinon plus », précise la lettre aux actionnaires. La banque a fait « des progrès significatifs » concernant la stabilisation et le processus d'intégration de Credit Suisse, estiment les dirigeants d'UBS. « En 2024, nous continuerons de restructurer et optimiser les actifs que nous avons acquis », ajoutent-ils. UBS doit réunir ses actionnaires à Bâle pour son assemblée générale annuelle le 24 avril.

Les résultats annuels gonflés par le rachat de Credit Suisse

En mars 2023, UBS avait été contrainte de racheter son ancienne rivale sous la pression des autorités suisses pour éviter une faillite de ce qui était alors la deuxième plus grande banque du pays.

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Cette transaction hors normes avait déformé les résultats annuels d'UBS. Ceux-ci avaient gonflé sous l'effet d'un gain comptable résultant de l'écart entre les 3 milliards de francs suisses (3 milliards d'euros) déboursés pour reprendre Credit Suisse et la valeur de l'actif net comptabilisé.

Pour mener à bien cet immense chantier, le conseil d'administration d'UBS avait rappelé aux commandes Sergio Ermotti, qui avait déjà dirigé UBS de 2011 à 2020. En août dernier, UBS avait annoncé que l'intégration de Credit Suisse allait entraîner la suppression de 3.000 postes.

UBS accélère le désengagement des produits titrisés de Credit Suisse

Mercredi, UBS a annoncé un accord avec la société d'investissement américaine Apollo. Il doit lui permettre d'accélérer le désengagement des produits titrisés de Credit Suisse. L'accord prévoit entre autres qu'Apollo rachète 8 milliards de dollars de facilités de crédit garantie de premier rang auprès d'UBS, précise la banque suisse dans un communiqué.

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UBS va en conséquence enregistrer un gain d'environ 300 millions de dollars (277 millions d'euros) au premier trimestre tandis que Credit Suisse va essuyer une perte de 900 millions de dollars, ajoute-t-elle. Sergio Ermotti, le directeur général d'UBS, s'est dit « satisfait de cet accord mutuel » avec Apollo, y voyant « un exemple » des mesures qui doivent permettre au groupe d'avancer dans son plan d'intégration.

En novembre 2022, dans les mois précédant sa chute, Credit Suisse avait scellé un accord avec cette société américaine pour lui céder une partie de ces produits dans une des dernières tentatives pour redresser sa banque d'investissement, secouée par de nombreux scandales.

UBS a conclu un nouvel accord pour renégocier cette transaction complexe afin d'accélérer le désengagement des activités de Credit Suisse qu'il ne souhaite pas conserver après le rachat forcé de son ancienne rivale.

Le FMI appelle la Suisse à renforcer sa réglementation

Ce jeudi, le Fonds monétaire internationale (FMI) a appelé la Suisse à renforcer sa réglementation pour le secteur financier, notamment en musclant les pouvoirs de l'autorité de surveillance compte tenu de la taille d'UBS, la première banque du pays.

« Les leçons du cas Credit Suisse devraient éclairer d'autres réformes visant à renforcer le cadre réglementaire et de surveillance », indique le FMI dans sa publication de l'évaluation annuelle du pays.

La complexité des activités de la banque qui a émergé de la fusion des deux plus grands établissements du pays a rendu la supervision « plus difficile », avertit le FMI, qui souligne que la Suisse est le pays où une banque d'importance systémique au niveau mondial pèse le plus lourd par rapport à la taille de son économie.

Le FMI recommande donc d'accroître les pouvoirs de l'autorité de surveillance, notamment pour lui permettre d'intervenir suffisamment tôt et de manière efficace. La Finma, l'autorité de surveillance du secteur bancaire et des marchés financiers, a elle aussi demandé à ce que ses pouvoirs soient améliorés.

(Avec AFP)

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